Face à un locataire dangereux, les propriétaires peuvent se sentir démunis. Pourtant, des solutions légales existent pour procéder à l'expulsion d'un locataire représentant un danger. Cette procédure, bien que strictement encadrée par la loi, peut être accélérée dans les situations d'urgence. Voici la marche à suivre et les recours à votre disposition.
Avant d'entamer une procédure d'expulsion, il est essentiel d'identifier les comportements qui peuvent légalement être qualifiés de dangereux.
Un locataire peut être considéré comme dangereux lorsqu'il :
Certains comportements, bien que n'impliquant pas de violence directe, peuvent justifier une procédure d'expulsion en raison de leur dangerosité :
Le locataire qui crée sciemment des conditions d'insalubrité graves peut également être considéré comme dangereux :
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Face à un locataire dangereux, la procédure d'expulsion peut être accélérée grâce à des dispositifs d'urgence.
Le référé-expulsion permet d'obtenir rapidement une décision judiciaire :
Cette procédure présente l'avantage considérable de la rapidité face à une situation de danger.
Si votre contrat de bail contient une clause résolutoire, vous pouvez l'activer :
Dans les situations de danger grave et immédiat :
Ces documents officiels constitueront des preuves déterminantes lors de la procédure judiciaire.
Pour que votre demande d'expulsion soit recevable, vous devez réunir un ensemble de preuves solides.
Recueillez des témoignages :
Ces attestations doivent être précises, datées et accompagnées d'une copie de la pièce d'identité du témoin.
L'intervention d'un huissier est fortement recommandée pour :
Le constat d'huissier a une forte valeur probante devant les tribunaux.
Conservez soigneusement :
Pendant la procédure d'expulsion d'un locataire dangereux, le propriétaire doit également penser à sa propre sécurité.
Plusieurs dispositifs peuvent être sollicités :
Ces mesures peuvent être demandées au juge des référés en parallèle de la procédure d'expulsion.
Une assurance loyers impayés complète offre généralement :
Pour les propriétaires, l'assurance loyers impayés de Cautioneo inclut une protection juridique couvrant les procédures d'expulsion, même dans les cas complexes de locataires dangereux.
Une fois le jugement d'expulsion obtenu, plusieurs étapes restent à franchir.
Le processus d'exécution comprend :
Si le préfet refuse d'accorder le concours de la force publique :
Oui, l'expulsion d'un locataire dangereux est possible même pendant la trêve hivernale (du 1er novembre au 31 mars) si le juge constate que le comportement du locataire porte atteinte à la sécurité des personnes ou constitue une menace. Cette exception est prévue par l'article L412-6 du Code des procédures civiles d'exécution.
En cas d'urgence avérée et de danger manifeste, une procédure en référé peut aboutir à une décision en quelques semaines. L'exécution effective peut prendre 2 à 3 mois supplémentaires. En revanche, sans procédure d'urgence, le processus complet peut s'étendre sur 8 à 18 mois.
Un avocat spécialisé en droit immobilier reste l'interlocuteur privilégié. Vous pouvez également vous rapprocher des associations de propriétaires (UNPI), d'un huissier de justice ou de votre assurance protection juridique qui dispose souvent de juristes spécialisés.
Non, même face à un locataire dangereux, le propriétaire ne peut pas changer les serrures de sa propre initiative sous peine de poursuites pour voie de fait. Seul un juge peut ordonner cette mesure dans le cadre d'une procédure judiciaire. Agir sans décision de justice pourrait se retourner contre vous.
Avant d'engager une procédure d'expulsion, vous pouvez tenter une médiation par l'intermédiaire d'un conciliateur de justice, proposer une résiliation amiable du bail avec indemnité de départ, ou signaler la situation aux services sociaux si le comportement dangereux résulte de troubles psychiques nécessitant une prise en charge.